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Le Musée du Quai Branly accueille l'exposition « Mission Dakar–Djibouti (1931–1933) : contre-enquêtes »
(15 avril – 14 septembre 2025)
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Le Musée du Quai Branly accueille l'exposition « Mission Dakar–Djibouti (1931–1933) : contre-enquêtes »
(15 avril – 14 septembre 2025)
Photographie : Masque facial zoomorphe et ses accessoires appartenant à la société d'initiation "Korèduga" au sud du Mali. Achetés pour la somme de 15 francs par la mission.
A l'âge de 15 ans, une de ses gravures sur bois est acquise par le Museum of Modern Art (MoMA), faisant d'elle la plus jeune artiste à intégrer cette prestigieuse collection.
© Wikimedia Commons – Barbara Chase-Riboud, “Barbara Chase-Riboud cropped.jpg”, CC BY-SA 3.0
Christiane Ladéon
Une sélection d'oeuvres issues de The Essence of Creation, l'exhibition de l’artiste Christiane Ladéon aka Ime-Jahina Art Studio, qui fut accueillie au DAHOMOUN Concept Store en Guadeloupe en mai 2025.
Canne mystique
Par Gladys Acramel, fondatrice de la galerie NUCOO
J’ai assisté à la restitution de la résidence d’artistes organisée par le Conseil départemental de la Guadeloupe à l’habitation La Ramée, à Sainte-Rose en Guadeloupe.
Cette ancienne habitation sucrière, posée au milieu des champs de canne, résonnait du souffle du ka.
Le tambour de Daniel Losio, maître ka, appelait ce qui veille encore.
Le thème de la résidence : « Kenzèn », quinzaine en créole.
Quinze jours entre deux soldes. Quinze jours entre deux sueurs.
Une référence à la cadence des paiements imposée aux ouvriers sur les habitations coloniales.
Sur scène, les disciplines se sont entrelacées comme les vers d’un poème de révolte.
Ka, danse, couture, peinture, installations, poésie…
Kenzèn racontait le refus.
L’identité. La conscience de soi.
La litanie déjouait les simulacres de la modernité.
Ces "tords boyaux spirituels" qui ont remplacé la roquille de rhum.
La transe du tambour cognait les estomacs.
Le corps des artistes devenait parole.
Le verbe devenait rythme.
Un dialogue intime s’installait avec le public.
Ce soir-là, à Sainte-Rose, le Neg Mawon a scandé : « Je ne veux pas de leur paradis. »
Ses mots ont traversé la canne.
Ils ont serpenté dans l’air, dans les feuilles de l’arbre à pain.
Ils ont réveillé les traces des peuples africains et amérindiens, inscrites dans ces sols.
Ils ont réveillé une mémoire sans sommeil.
Photographies et vidéos personnelles prises lors de la restitution Résidence d'artistes "Kenzèn" - Résidence la Ramée, Sainte-Rose, Guadeloupe le 20 juin 2025. Le droit d’utilisation des œuvres appartiennent aux artistes mentionnés sur l'affiche.
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CARNET DE VISITE
Le Centre Pompidou accueille l’exposition “Paris Noir – Circulations artistiques et luttes anticoloniales, 1950-2000” (19 mars - 30 juin 2025).
Cette exposition majeure retrace cinquante ans de création entre Paris, l’Afrique, les Caraïbes et les Amériques noires.
Plus de cent artistes africains, afro-américains et caribéens y déploient des esthétiques transatlantiques qui, en reconfigurant les canons visuels dominants, réinterrogent l’histoire de l’art : abstraction, figuration, surréalisme.
En prenant appui sur la « condition noire », l’exposition se propose de mettre en lumière l’effacement historique des artistes noirs, tout en montrant comment Paris devient, après-guerre, un centre stratégique des luttes anticoloniales et des expressions artistiques afro-diasporiques.
La présence de nos artistes caribéens à Paris Noir participe de l’inscription durable de leurs trajectoires esthétiques et critiques dans les récits légitimes de l’histoire de l’art. [Valérie John, Hervé Télémaque, Joseph René-Corail, Henri Guédon, Ernest Breleur, Michel Rovelas, Robert Radford, Frantz Absalon, Georges Coran, Rico Roberto, Louis Laouchez, Serge Hélénon, Miguel Marajo ...].
Paris Noir, sous le commissariat d’Alicia Knock, avec la collaboration d’Eva Barois De Caevel, Aurélien Bernard, Laure Chauvelot et Marie Siguier.
Si vous ne deviez voir qu’une seule exposition pour interroger la mémoire noire et le droit à l’impalpable, ce serait celle-ci.
« Quelque part dans la nuit, le peuple danse » au Palais de Tokyo.
Barontini convoque Henri Christophe, ancien esclave devenu roi.
Il convoque Haïti, le Palais Sans Souci.
Il faudrait des heures pour effleurer sa pensée.
J'en ressors avec la sensation d’en savoir moins qu’à l’entrée.
Deux salles à peine, dans l’immensité du Palais de Tokyo. Et pourtant.
Barontini est un tisserand fou. Un joaillier mystique. Il déploie une oeuvre polyphonique où peinture cohabite avec installation textile et dispositif sonore dans un vertige perceptif.
La scénographie est l'oeuvre, l'oeuvre est la scénographie.
Comme chez Luis Barragán, la lumière est sculptée avec les formes, dans un ballet d’ombres portées, de clairs-obscurs, de percées lumineuses.
Le parcours s’ouvre sur une "page blanche" Puis la pénombre du "Palais Sans Souci".
Cette dualité guide le visiteur. Barontini le précipite sur ses figures aux visages noirs et aux mains blanches.
Le Maestro est aux commandes de son Art.
Tantôt il montre — toiles monumentales, symbolique "envahissante",
Tantôt il suggère — des machettes, le rouge sang, la présence des "lwa",
Tantôt il fond dans le décor un héritage africain, deux corps en danse autour d'un feu sacré,
Tantôt il retire — visages masqués, regards crevés, présences amputées.
Chaque œuvre est son monde.
Du chaos, Barontini tire des harmonies.
Pourtant... le maestro a dirigé un orchestre silencieux : des visages figés presque doux, des regards borgnes ou fuyants, des lèvres closes dans une dignité souveraine.
Et moi, je reste là, debout face à chacune de ces figures, à attendre.
Un souffle.
Un murmure.
Un cri.
Mais rien.
Seulement l’intensité du silence.
« Bon dié qui fait soleil,
Qui soulevé la mer,
Bon dié la, qui fait grondé l’orage,
[…]
Couté la liberté… ».
Cette critique n’est pas exhaustive.
Pour prolonger la réflexion : nucoo.galerie@gmail.com
Photographie prise lors de l’exposition « Quelque part dans la nuit, le peuple danse ».
Cette photo est une représentation de l'œuvre, le droit d’utilisation des œuvres appartient à l’artiste et au Palais de Tokyo.
Pour plus d’informations, visitez le site du Palais de Tokyo .
Chaque mois, NUCOO explore la richesse artistique du territoire et d'ailleurs à travers une sélection d’événements culturels.
Cette sélection mêle expositions, performances, projections et rencontres.
Téléchargez la sélection ci-dessous.
Coming soon !
« L'art est dans les fissures, pas dans le vernis ».
Koyo Kouoh
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